Arterra Marocana Caratera Artistica
Pour ma Grande Adorable Soeur Lalla Khadija Cherkaoui avec respect familial et admiration fraternelle.
L’art est difficile à comprendre et la peinture en est une des expressions qui ne conviennent à aucun dogme, ni définition pré-établie, elle est comme le vent, elle suit les dédales entre les monts comme elle survole les vagues des océans comme elle peint l’imaginaire de chacun selon l’identité de la création et de l’inspiration. Elle demeure ainsi révoltée, rebelle et insoumise donnant forme à des symboles et des signes que seul l’esprit artistique peut endiguer l’énergie vers une intelligence plus éclatante et plus significative de l’État d’un Ame de l’Artiste.
Arterra Marocana Caratera Artistica
By Said El Mansour Cherkaoui / 15 Octobre, 2018 – 23 Janvier 2016 – 12 Mai 2017
Email: saidcherkaoui@triconsultingkyoto.com
ArtiCulture – Héritage de la Génération du Maroc des Années Cinquante
Synopsis:
Ce que je désigne comme l’Articulture résulte de l’harmonisation de l’architecture moderne avec la culture traditionnelle. Cela aboutit à une œuvre d’art moderniste et modernisatrice. Cette œuvre influence toutes les autres formes d’expression artistique.- L’IMPOSTURE DE LA POSTURE DE L’ART DANS LE SILLAGE DES SIGNES, L’HÉRITAGE DES SYMBOLES, L’ATTRIBUTION DES RÉFÉRENCES ET LE RECOURS A LA MÉMOIRE TRADITIONNELLE ET LA PENSÉE ABSTRAITE MODERNE DU MAROC FIGURATIF
Sidi Hbibi Ha Al Fen Wa Fanana Fi Maidane Lawahate Moulawana Wa Hya Sidi Moulana Li Atana Ndar Wa Douk Fi Doukkala wa Ma Jawarahouma Wa Hiya Al Fanana Marhba Wa Stalaf Marhba
ArtiCulture – Héritage de la Génération du Maroc des Années Cinquante
Art et Artiste, Témoins de la Mémoire Sourde et Vision Aveugle de Notre Temps
Synopsis: Ce que je désigne comme l’Articulture résulte de l’harmonisation de l’architecture moderne avec la culture traditionnelle. Cela aboutit à une œuvre d’art moderniste et modernisatrice. Cette œuvre influence toutes les autres formes d’expression artistique.
Un artiste qui rejette ce qui se dit, s’écrit et s’exprime sur son oeuvre en condamnant les réactions même les plus brutales et agressives, est un artiste en sursis. Un artiste qui n’est point le reflet de son temps et de son épicentre culturel, il devient la cible de la négligence et de l’indifférence de la part de ceux qu’ils lui veulent sans le savoir une meilleure acceptation.
De même, l’artiste vit dans un milieu culturel bien précis, malgré ses tares et ses défauts et ses imperfections. Il possède et observe les grandes lignes de conduite et de référence a tous les niveaux de la pensée, la création et l’expression humaine. Cet artiste accompagne ainsi l’évolution des normes définies par la succession de contradictions et d’antidotes et même de confirmation. A travers notre actuelle présence, le temps avait façonné a sa manière et aux lieux choisis et non défini, les contours et les pourtours de l’identité de la culture sociale et de son environnement.
L’artiste a tendance a chercher une extrapolation et une usurpation de toutes les données historiques pour en faire sa propre representation. Pour cela, il se réfère a des médiums, des ressources et des symboles d’une autre culture, même si celle-ci fut métropolitaine et directrice de l’antécédente. Dans cette relation culturelle d’ordre paternaliste, la culture métropolitaine demeure ethnocentriste tant au niveau figuratif qu’au niveau religieux. De cette dépendance extérieure, la culture se positionne ainsi comme fragmentaire et insoumise durablement aux défis sociaux, économiques, politiques et spirituels.
Cette importation de la culture appropriée par un artiste aboutit a le rendre un otage de ces barricades et murailles culturelles séparant sa culture clonée avec celle de son origine. De ce fait, cet artiste ne peut opérer un exil intérieur au sein de sa culture quotidienne. Cet exercice d’accommodation devient des trappes et des pièges et rendent la production de cet artiste une oeuvre sans aucune connexion organique avec son propre environnement culturel de naissance.
Articulture et Peinture au Maroc – Reflet Abstrait de Culture Française
Modélisation Métropolitaine et Métaphore Diagonale Gauloise
France Métropole de l’Urbanise Moderne – Formes Modernistes Conflictuelles Exogènes
Couleurs Artisanales Endogènes – Abstraction Artisanale
“Regardant l’art moderne marocain, couvre la période 1950-1969, pendant la lutte pour l’indépendance et après 40 ans de domination coloniale française et espagnole, présentant des œuvres historiques qui ont défini les nouvelles tendances des pratiques artistiques anticoloniales dans les années 1960, y compris une révision radicale des Beaux-Arts dans une perspective futuriste. Après 40 ans sous protectorat français et espagnol, la première période couvre une phase extrêmement agitée qui s’étend des années d’indépendance jusqu’en 1969. Pendant ce temps, le champ artistique s’articule autour des débats suscités par l’apparition du mouvement nationaliste et le besoin impérieux de construire un discours identitaire.
Ces deux aspects ont constitué l’arrière-plan conceptuel de l’art marocain moderne dans les années 1960 et 1970, lorsque les artistes ont commencé à remettre en question l’académisme artistique traditionnel transmis par l’enseignement de l’art au Maroc.
La deuxième période de peintures marocaines couvertes s’étend de 1970 à 1999 et englobe les années dites de plomb et est parmi les plus violentes de l’histoire récente du Maroc, y compris les soulèvements de 1981 et 1984 à la suite de la crise politique et économique. . Ce furent des années de grand conflit interne, une constellation de publications alternatives, de festivals et de biennales, souvent indépendantes, a émergé. La voix de la dissidence, particulièrement active dans la littérature, la poésie et le théâtre, s’est propagée à travers la revue Souffles, jusqu’à son interdiction en 1972, puis à travers Intégral et Lamalif. Apparaît également à cette époque un art non académique et non intellectuel représenté par des hommes et des femmes autodidactes liés à un dynamisme artistique vivant.”
Traduction de Said El Mansour Cherkaoui: Source
Devoir de Créativité et Imposition Culturelle Dominante
Cette approche n’a rien a voir avec “les barbus ou les non-barbus,” les orthodoxies ou les libéraux, les modernes et les traditionnels. Dans toute société, existe différentes approches et considération de l’art et ce n’est point la religion toute seule, qui dicte ces avis ou ces prises de position. L’art c’est une commodité, une marchandise donc son acceptation équivaut a la création d’une base de clientèle et du reflet et la traduction des attentes de cette cliente en retour. L’artiste qui exprime cette tangente dans son oeuvre trouve un support dans la société et ses diverses stratifications et non a travers la résistance ou le rejet.
L’artiste dans un tel environnement, lorsqu’il reçoit des Feedback, c’est une manière de tester la réaction de l’audience qu’il ne peut contacter individuellement. Ce retour de la manivelle ne doit pas enrayer la machine mais bien au contraire de lui permettre de comprendre, d’analyser et d’intégrer les nouvelles dimensions issues de ces réactions de l’audience.
Orientalisme et Modernisation Exotique
Pierre Viaud est son vrai nom qui deviendra Pierre Loti, le nom d’une fleur tropicale Loti… grâce à la reine Pomaré, de Tahiti qui lui aurait donné ce surnom.
Sur l’Histoire du Maroc avant et durant la colonisation, voir l’analyse de Said El Mansour Cherkaoui dans ce lien:
http://glocentra.weebly.com/maroc—marruecos–morocco.html
Par contre, le colon typique jetait un regard orientaliste et mythique présentant le Maroc au niveau de ses Harems qu’il n’avait jamais visité ou côtoyé mais découle d’une vision de rêve et de fantasmes proches des poèmes de Paul Verlaine et surtout du maître Charles Baudelaire. De même, Pierre Loti par sa description du Maroc de la fin des années 1880 devint le recueil de consultation pour les artistes voulant comprendre les dimensions marocaines culturelles.
On peut citer en cela Matisse qui avant de se rendre au Maroc adopta et rendit l’ouvrage de Loti son livre de chevet. Même l’américaine Edith Wharton s’inspira et utilisa les contes de Pierre Loti. Comme une fervente déphasée de l’impérialisme Français et sur invitation du Résident Général Maréchal Hubert Lyautey, elle rédigea un livre célébrant l’action moderniste du colonialisme français au Maroc.
Le Résident Général Lyautey tenait a ne pas assister aux destructions des patrimoines locaux comme fut le cas lorsqu’il accompagna Galieni dans ses conquêtes de Madagascar et surtout en Algérie. En effet, les ruelles des anciennes médinas ne pouvaient faciliter le passage des troupes et le contrôle social adéquat. A l’image et l’exemple de Haussmann, des pans entiers de la Casbah et autour furent ainsi démolis pour faire ériger des édifices administratifs et enracinée la présence européenne au sein des villes de l’Algérie.
Héritier et témoin d’un tel massacre urbain, Lyautey décida qu’au Maroc, le Protectorat devrait débuter par protéger le patrimoine et le cachet local de l’urbanisation présente. Cet attachement aux valeurs artisanes locales fut de Lyautey, un urbaniste colonial avec une vision esthétiquement marocaine.
L’Articulture Urbain du Protectorat Français et l’Art Figuratif Marocain Citadin
Le Maréchal Lyautey fit appel aux architectes les plus aptes a concilier sa vision du nouveau Maroc comme un espace culturel de rupture avec l’architecture Medina mais de continuité artistique moderniste alliant les formes locales aux traditions architecturales islamiques, hispano-mauresques dans un cadre d’Art Déco.
Albert Laprade fut le principal architecte dans cet élan moderniste du Maroc “protégé.” est né en 1883 et décédé en 1978. A sa sortie d l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris, il répond a la demande de Lyautey de recrée Casablanca sur une base appelée a l’époque la ville indigène de Casablanca. Par la suite, il dessine les plans pour la construction de la Résidence générale de Rabat “selon des modèles très modernes pour l’époque.” Il fut par la suite chargée de construire le Palais des Colonies ainsi que le Pavillon du Maroc pour l’Exposition coloniale de 1931. Albert Laprade devint ainsi l’initiateur de l’articulture moderne du Maroc actuel.
En effet, le cadre marocain culturel se prêtait fort a l’intégration d’une architecture intérieure engloutie par des tapisseries, des vitraux multicolores, des fresques et peintures ainsi que par sculptures ornementales de façade ou a l’intérieur des Koubas / Alcoves encastrées ou bordées d’une fine ébénisterie qui est mise en relief par le jeu des couleurs et des contrastes de la céramique, de l’orfèvrerie cuivrée ou d’allure argentée.
Par de telles inclusions, le Maroc devint le théâtre des nouvelles formes d’urbanisation artistique ou la protection et la préservation des vestiges se double de l’apport du modernisme urbain développementale. Une cohabitation de croissance urbaine fut ainsi définie et appliquée par laquelle les coutumes de la Medina furent juxtaposées aux besoins d’expansion du modernisme mécanique et industriel. Cette nouvelle forme d’urbanisation permit ainsi l’occupation de l’espace par de nouvelles formes d’exploitation et d’implantation a travers la construction de quartiers modernes et administratifs dits «européens» en prolongation et comme voisin extérieur du patrimoine marocain. Une urbanisation nouvelle fut ainsi subtilement distillée et culturellement intégrée dans le tissu social et dans la formation de la nouvelle personnalité de l’artisan marocain et du citoyen protégé.
Une dualité artistique d’essence modernisatrice mais de finalité une démonstration de présence et de puissance. Tous les bâtiments publics et officiels, tel que les postes, les théâtres municipaux, les gares de chemin de fer, les agences de la banque du Maroc, les bureaux arabes, les départements ministériels, et les municipalités dans leur grande majorité avaient été construit avec une architecture d’allure artisanale d’inspiration marocaine.
C’est cette occidentalisation forcée du Maroc et ses regards fantasmagoriques que l’identité artistique marocaine fut déviée et considérée comme un Empire Chérifien et en tant qu’un résidu artistique similaire aux sources d’inspiration et de catégorisation qui furent jadis collées sur le dos de l’Empire Ottoman. Cette forme “orientalisée” de la culture du Maroc devint la norme pour tout ce qui touche les modes de vie autochtones et artistiques.
Ainsi, le Maroc était dorénavant présenté de la même manière et avec les mêmes approches de rêves que les œuvres dépeignant les scènes au temps de la civilisation helléniste, de l’empire Perse et Romain. Cette extrapolation dans le temps facilita aussi la promotion de l’action de modernisation des puissances coloniales métropolitaines et leurs déclarations sur l’absence de civilisation de bien-être social et occidental dans les pays tel que le Maroc.
En fait, un regard humaniste permit la transposition artistique comme un vernis adoucissant la stratégie exploitante coloniale. L’Art devenait le rassembleur du partage du savoir et la promotion de ‘l’oeuvre salvatrice” entreprise par l’expansion occidentale au Maroc. Le terme de Protectorat Français ne pouvait trouver un meilleur usage et meilleure plateforme d’application et de référence artistique plus que l’espace Marocain. On assista alors a une conduite de la reconstruction des édifices administratifs et des résidences officielles par l’Administration Française au Maroc sous des formes qui furent empruntées a l’art et a la culture locale doses avec une auréole moresque et maure digne des palais et des riads exotiques construits dans les fins fonds des anciennes médinas. Ces édifices de gestion et de traitement des services administratifs coloniaux édifiés a l’extérieur des anciennes médinas devinrent ainsi le symbole de la présence Française camouflée dans des apparats prétendument Marocains.
Marrakech la Liaison Artistique entre Sir Winston Churchill et Hassan Glaoui, le Fils du Pacha
Même Winston Churchill avait emprunté ce parcours au niveau de l’exposition de ses œuvres sur le Maroc qui en réalité sont aussi conditionnées par une expression artistique mettant en relief le coté traditionnel du Maroc. Cette marque “orientaliste” se trouve plus forte surtout dans ses peintures qui furent conçus lors de ses séjours a Marrakech et ses environs.
Winston Churchill – paysage impressionniste de Marrakech
Paysage impressionniste de Marrakech
Destin de Marrakech Peinture de Winston Churchill: Tour de la mosquée Koutoubia
LONDRES (AP) – Un tableau de Winston Churchill qui est à la fois un morceau d’histoire politique et hollywoodienne sera mis aux enchères.
La maison de vente aux enchères Christie’s a déclaré lundi que le paysage marocain «Tour de la mosquée Koutoubia» – un cadeau de Churchill au président américain Franklin D. Roosevelt – est vendu par Angelina Jolie le mois prochain avec un prix estimé de 1,5 million de livres à 2,5 millions de livres ( 2,1 millions de dollars à 3,4 millions de dollars).
L’image de la mosquée du XIIe siècle à Marrakech au coucher du soleil, avec les montagnes de l’Atlas en arrière-plan, est le seul tableau que le chef britannique de la Seconde Guerre mondiale a réalisé pendant le conflit de 1939-1945.
Il l’a peint après la conférence de Casablanca de janvier 1943, où Churchill et Roosevelt ont planifié la défaite de l’Allemagne nazie. Les deux dirigeants se sont rendus à Marrakech après la conférence afin que Churchill puisse montrer à Roosevelt la beauté de la ville. Lors de cette visite à Marrakech, Churchill a offert ce tableau à Roosevelt en souvenir du voyage.
Churchill était un artiste amateur passionné qui a réalisé quelque 500 peintures après avoir commencé à peindre dans la quarantaine.
Le tableau a été vendu par le fils de Roosevelt après la mort du président en 1945 et avait plusieurs propriétaires avant que Jolie et son partenaire Brad Pitt l’achètent en 2011.
Le couple s’est séparé en 2016 et a passé des années empêtré dans une procédure de divorce, au milieu de spéculations sur la division de leur vaste collection d’art. Ils ont été déclarés divorcés en 2019 après que leurs avocats ont demandé un jugement bifurqué, ce qui signifie que deux personnes mariées peuvent être déclarées célibataires tandis que d’autres problèmes, notamment les finances et la garde des enfants, demeurent.
La peinture est vendue par la Jolie Family Collection dans le cadre de la vente aux enchères d’art moderne britannique Christie’s le 1er mars à Londres.
Orchard a déclaré que la maison de vente aux enchères espérait qu’elle pourrait établir un nouveau record pour une œuvre de Churchill.
«Le prix record aux enchères pour Churchill est d’environ 1,8 million (livres) pour un tableau qui, à mon avis, n’est pas aussi important que celui-ci», a-t-il déclaré. «Et je pense que c’est probablement son travail le plus important.»
Hassan El Glaoui : «Je suis devenu peintre grâce à Churchill» | Hassan El Glaoui et ses œuvres chevalresques dont le Cheval demeurait le symbole d’un pouvoir déchu de reconnaissance |
Hassan Glaoui, vu sa maturité entreprise au sein d’une fissure identitaire entre la Métropole protectrice et le nouveau Maroc rebelle, il se réfugia dans les signes et les symboles de la tribu parentale et ancestrale ou le Cheval demeurait le symbole d’un pouvoir déchu de reconnaissance.
L’Héritage Moderniste et la Question Identitaire dans l’Art Figuratif au Maroc
Cette modernisation exogène dans l’énonciation et endogène dans l’expression avait ainsi fructifié une terre de civilisations profondes en la faisant évoluer dans le sens d’une hybride culture que l’on appelait être assis sur deux chaises culturelles a la fois. Dans cet équilibre précaire dans les années menant a l’indépendance politique, l’artiste et les œuvres marocaines, avait opté pour le compromis entre tous les défis décrits et même ceux provenant de sa propre famille, tribu et religion. Pour cela, le figuratif s’imposa comme le moyen d’expression de l’artiste vu que cette option ne possède pas des racines profondes et demeure une transplantation dans une culture toute a fait immune a ce genre de dessin anatomique.
Ceci comprend toute forme d’interaction humaine privée et intime. Le Maroc en cela est une juxtaposition de deux faces, une cachée et une lumineuse dont la seconde projette de l’ombre sur la première. Entre ces deux lignes de démarcation de couleurs, de formes d’abstraction figurative et de réalisme culturel, l’artiste s’était cantonné dans l’expression abstraite et presque panoramique de ses œuvres.
Jilali Gharbaoui (1930 – 1971)
Jilali Gharbaoui, La Mamounia Gallery, Rabat, 1958
Abstraction de Jilali Gharbaoui
Jilali Gharbaoui est né en 1930 à Jorf el-Melh près de Sidi Kacem. Gharbaoui occupe une place fondamentale dans l’Histoire des arts plastiques au Maroc. C’est l’un des premiers peintres marocains qui ont porté l’abstraction jusqu’à ses derniers retranchements. Lyrique dans sa facture, l’artiste n’en peint pas moins un univers tourmenté. Sa vie privée est inséparable de son art dont la tension qui se dégage de ses œuvres entretient une juste résonance avec son mal de vivre.
Très jeune, Jilali Gharbaoui perd ses parents et est recueilli par un orphelinat. Après des études secondaires à Fès, il devient marchand de journaux pour gagner sa vie. Passionné de peinture, il commence à peindre des tableaux impressionnistes, avant de suivre des cours à l’Académie des Arts de Fès. Grâce à l’intervention de l’écrivain Ahmed Sefrioui, alors directeur des Beaux-Arts à Rabat, il obtient une bourse d’études, de 1952 à 1956, à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il poursuit ensuite sa formation en arts plastiques à l’Académie Julien en 1957, avant de séjourner un an à Rome, en sa qualité de boursier du gouvernement italien.
De retour au Maroc, le peintre s’installe en 1960 à Rabat. Après une courte période de l’expressionnisme, il s’achemine vers la peinture informelle et peint des tableaux non figuratifs, fondés sur une gestualité nerveuse. L’intéressé est plus préoccupé par la lumière que par la matière. La vie personnelle du peintre est traversée par de fréquentes crises d’angoisse. Il a fait deux tentatives de suicide et effectué plusieurs séjours dans des hôpitaux de psychiatrie. Il s’éteint, en 1971, à l’âge de 41 ans, sur un banc public au Champ de Mars à Paris. Ses tableaux figurent dans diverses collections au Maroc, en France, en Angleterre, en Allemagne et aux Etats-Unis.
Jillali Gharbaoui fut l’un des premiers a briser le carcan de l’orientalisme pour passer au figuratif abstrait marocain. Cette premiere fut aussi l’une de ses marques essentielle dans la consideration que Jilali Gharbaoui recoit comme reconnaissance de la part des marocains et marocaines imbibés de la conscience sur la trajectoire de la peinture marocaine comme tatouage parallèle de l’histoire du Maroc.
Avant Alea de Ahmed Cherkaoui, un tableau de Jilali Gharbaoui a été vendu le 24 mai 2007 à 60.000 euros chez la célèbre maison de vente aux enchères Tajan à Paris. La ville ou Jilali Gharbaoui commenca ses essais abstraits loin des rives de la Seine ou l’impressionnisme prit forme comme des pique-niques et des sorties de la bourgeoisie parisienne que les impressionnistes peignaient pour pouvoir les vendre a la meme classe peinte sur leurs toiles. Paris fut aussi le lieu des derives ultimes de Jilali Gharbaoui et comme un retour spirituel dans les lieux de sa débauche, les memes lieux deviennent la renaissance et la réincarnation de sa richesse et cela dans son absence.
«C’est historique [réalisé par une oeuvre de Jilali Gharbaoui, une huile sur toile datée de 1968], parce qu’aucun peintre marocain n’avait jusque-là dépassé la somme de 20.000 euros dans une maison de vente aux enchères occidentale», affirme Aziz Daki, critique d’art.
”Cette vente a son importance pour le marché de l’art national, parce qu’elle prouve que l’art abstrait marocain peut franchir les frontières nationales et trouver acquéreur à l’étranger. Désormais, l’on sait que les Orientalistes ne sont pas les seuls à avoir la cote au niveau international.”
ANDRÉ Elbaz des doukkala
Andre ElBaz – Portrait of King Mohamed V
L’ensemble de ces déphasages alliait aux changements brusques et extérieurs avait effectivement nourri la pensée de l’artiste nationaliste marocain qui dorénavant chercha une voie de sagesse et de retour aux sources de la décence et de l’identité culturelle marocaine.
Pour ne citer que les grandes lignes familières a l’auteur de ces lignes sur cette évolution de l’identité artistique du marocain; elle fut en premier traduite par André Elbaz et son ami Ahmed Cherkaoui sous l’angle de l’abstrait et de leurs efforts individuels d’y intégrer des éléments modernes comme support et comme moyen d’expression des déchirures sentimentales qu’ils avaient chacun dans son domaine propre endure dans leur existence.
La création de André Elbaz ouvrait de nouvelles perspectives et formes lorsqu’il entreprit d’inclure dans ses œuvres les fibres végétales (lin, abaca, chanvre, sisal). Cette même perspective fut aussi empruntée par Belkahia voulait en faire des références plutôt locale avec l’utilisation de médiums, de ressources et même de projection des ustensiles traditionnels des cultures berbères de l’époque, en y introduisant le Henné, les tatouages tribaux et la peau de chèvre.
André Elbaz – Villes Orientales – Ma Ville El Jadida |
Mazagan – El Jadida sont la source première d’inspiration de André ElBaz: Peinture de droite c’est la Cité Portugaise – Fortaleza Mazagao qui sert de modèle pour cette oeuvre de André ElBaz
Ahmed Cherkaoui (1934-1967)
ElBaz est aussi natif et résident de ma ville natale: Mazagan – El Jadida, et Ahmed Cherkaoui est natif de ma ville ancestrale, Boujad la Zaouia des Cherkaoui. Cette photo est l’expression de l’Art comme lien familial ensemble dans ces illustrations familiales de notre Maroc et de notre personnalité régionale marocaine sans aucune frontiere.
Alea by Ahmed Cherkaoui
Alea by Ahmed Cherkaoui Ahmed Cherkaoui (1934-1967): Il est l’un des précurseurs de la peinture moderne marocaine et détenteur à titre posthume du record absolu de vente. |
Ahmed Cherkaoui, l’un des précurseurs de la peinture moderne marocaine
Le destin d’Ahmed Cherkaoui bute accidentellement en 1967 à l’âge de 33 ans alors, qu’en pleine maturité de sa peinture, il semblait promis à l’aboutissement d’une œuvre des plus signifiantes, riches et autonomes de la confrontation dynamique de ses intérêts plastiques, nourris aussi bien par la tradition arabe et berbère que par les exigences d’une peinture moderne. Il meurt au cœur du débat Orient-Occident, identitaire, en traçant les voies du dépassement.
Depuis, Ahmed Cherkaoui est considéré, avec J. Gharbaoui, comme le précurseur de la peinture contemporaine au Maroc et incarne un des moments les plus importants de son histoire. Une notoriété qui dépasse les frontières, acquise d’abord au sein de l’École de Paris durant les années cinquante et soixante. Son œuvre y prend une valeur symbolique par son apport original et son travail de symbiose. Il trouve dans l’exil un terrain stimulant qui lui permet de déchiffrer sa propre mémoire et de donner forme à sa résonance créatrice dans une quête lucide, passionnée et propre à son temps.
Farid Belkahia RUPTURE AVEC LE PASSEE DE L’ART COLONIAL
Farid Belkahia Né en 1934 à Marrakech – Décédé en 2014 Farid Belkahia grandit dans un environnement propice à l’art, où il se familiarise très jeune avec les milieux artistiques étrangers et découvre l’œuvre d’Antoine Olek, Jeannine Teslar et Nicolas de Staël.
Il commence à peindre à l’âge de quinze ans et réalise sa première exposition à Marrakech en 1953. L’année suivante, il s’inscrit à l’École des Beaux-Arts de Paris, où il restera jusqu’en 1959. Il y étudie les peintures de Georges Rouault et de Paul Klee. Il poursuit ensuite à Prague, où il étudie la scénographie à l’Institut du Théâtre de Prague.
De retour au Maroc, il devient directeur de l’École des Beaux-Arts de Casablanca, poste qu’il occupe jusqu’en 1974. Durant cette période, il élabore une théorie de l’art et sa pratique pédagogique, réunissant une équipe de pionniers qui formeront le noyau du mouvement artistique « École de Casablanca ». Parmi eux : Melehi, Chebââ, Azema, Hamidi et Hafid.
En 1966, il participe à la revue culturelle Souffles, fondée par ses amis Melehi, Abdellatif Laâbi et Mustapha Nissaboury. Quelques années plus tard, Farid Belkahia est l’instigateur de l’exposition-manifeste de 1969 sur la place Jamaa-el-Fna à Marrakech, événement monumental dans l’histoire de l’art marocain. Pour la première fois, les peintres de l’école de Casablanca exposent leurs œuvres aux côtés d’artistes reconnus internationalement comme Pierre Dimitrienko, César et Jean Lurçat.
A partir de 1974, Farid Belkahia se consacre à son art. Il adopte une vision nouvelle loin de tout mouvement artistique européen et défend la culture marocaine à travers l’utilisation de ses matériaux traditionnels. Il introduit le cuivre, la peau animale, le bois découpé et les teintures naturelles. Il réinterprète les caractères berbères (amazighs) pour créer des symboles graphiques à caractère universel.
Farid Belkahia a imposé l’idée d’une peinture indépendante de tout héritage colonial, fixant ainsi un ensemble de valeurs contemporaines qui influenceront les générations futures d’artistes marocains, tout en confirmant sa stature de figure artistique internationale.
En 2000, l’artiste participe à la 5e Biennale de Lyon, « Partage des Exotismes », organisée par Jean-Hubert Martin. Cet événement propose de reconfigurer le regard critique en invitant cent vingt artistes des cinq continents.
Il s’agit d’une réponse à l’exposition « Magiciens de la Terre » de 1989, également organisée par Jean-Hubert Martin, alors qu’il est directeur du Musée d’art moderne de la ville de Paris. Ces événements sont fondateurs dans l’histoire de l’art africain.
Son œuvre est présente dans des collections internationales, notamment au Mathaf : Musée arabe d’art moderne de Doha, au Qatar. En 2015, la Fondation Farid Belkahia, basée à Marrakech, a ouvert ses portes.
La fondation continue de faire connaître l’artiste, de soutenir les jeunes générations à travers des expositions organisées et de plaider pour la reconnaissance des formes d’art autochtones et la préservation du savoir-faire traditionnel.
Farid Belkahia est avant tout un précurseur. En 1965, il abandonne la peinture de chevalet pour travailler avec des matières traditionnelles qui feront très vite sa renommée. D’abord le cuivre qu’il oxyde et découpe pour en faire des formes ondulées et rythmées, ensuite la peau d’agneau qu’il tanne et assouplit avec délectation dans le but de libérer toute son énergie. Comme sur un parchemin, il y peint des tatouages, des mains, des seins isolés, des phallus…, en utilisant le henné – d’où d’ailleurs cette couleur rouge ocre qui caractérise ses œuvres -, le khol (poudre minérale utilisée par les femmes pour noircir les yeux) et différents pigments naturels. Un véritable voyage aux confins de la matière. “Avec la peinture à l’huile, il n’y a pas d’aventure pour moi. Le henné, la peau, ce sont mes souvenirs, ma grand-mère, le milieu dans lequel j’ai grandi, les odeurs que je connais…”, disait-il.
Farid Belkahia fait éclater les cadres classiques des tableaux en optant pour des formes diverses : rectangle, triangle, circulaire, ovale… Farid Belkahia fait partie de ces artistes qui, dans leur recherche de modernité, n’ont pas complètement cassé la tradition dont ils sont issus. Il a su rassembler ses origines arabe, amazigh, africaine pour les faire tourner vers un art globalisant comme cette main de grande dimension (une de ses meilleures œuvres) qui symbolise la quête d’un monde où l’homme serait réconcilié avec son origine.
FARID
The Moroccan artist who was motivated by art traditions from across the globe found the great inspiration closest to home
Unique – Farid
“Ce qui fait que Belkahia était un artiste résolument moderne est qu’il s’inspirait de son corps pour s’exprimer. Son voyage était purement intérieur sans évocation du contexte religieux, politique…”, analyse Moulim Laâroussi. Jamais, par exemple, il ne dira qu’il a peint un tableau par la volonté d’Allah, comme le répétait la représentante de “l’art naïf” marocain, Chaâbia. Farid travaille un objet artisanal et lui donne une émotion, son émotion.
Cette caractéristique de la formation artistique d’ordre autodidacte s’est affirmée dans les personnalités de de Chaabia Tallal, Bouchaib Habouli et même avec des intonations formatives chez Belkadi.
Leur attachement à leur région et à la sub-culture populaire adjacente les rendirent des pourvoyeurs de l’expression marocaine abstractive ou ils ont planté des emblèmes et des formes d’ordre incantatoire des saints et même des références d’allure soufi et spirituelles.
La Sagesse des signes et des symboles transmises aussi a travers la croyance soufie comme la projection des dons a travers des prieres des Saintes et des Saints Marocains Musulmans comme Judaïques dans le temps ou l’esprit guidait la main innocente dans la clarté de la lumière découvrant la vision des couleurs et des formes a travers une identite tribale, parentale et sociale comme ce fut le cas de plusieurs de nos artistes, dont je peux citer la liaison entre Ahmed Cherkaoui, Andre ElBaz et notre Chtoukia de Doukkala, notre propre drapeau de la primauté de la creation naturelle et traditionnelle, Chaabia.
CHAIBIA TALLAL
Auteur: Article rédigé en Anglais par Osire Glacier
-Traduction en Français par Said El Mansour Cherkaoui
Chaïbia Tallal (1929, 2004) fut sans doute le peintre le plus célèbre du 20ème siècle Maroc. Elle était considérée comme l’un des plus grands peintres du monde, même niveau que Miro, Picasso et Modigliani pour n’en nommer que quelques-uns. Elle est la seule marocaine peintre dont les peintures sont cotées en bourse.
Chaïbia Tallal est née en 1929, dans la petite ville de Chtuka, près d’el-Jadida famille paysanne au cœur du Maroc rural, à une époque où l’éducation était encore la privilège des enfants de haute classe. Analphabète, rien n’indiquait que Chaïbia serait un jour être un artiste de renommée internationale dont les œuvres seraient grâce collections à travers le monde.
Enfant, elle était responsable de s’occuper des poulets et de leurs poussins. Chaque fois qu’elle perdait un poussin, elle se cachait dans les meules de foin par crainte de la colère de sa mère. La période marquait l’éclosion de l’imagination de Chaïbia. Elle a fait des couronnes de fleurs avec qu’elle a couvert sa tête et son corps. Quand elle était à la mer, elle a fait des maisons de sable avec des portes et des fenêtres, même si elle n’avait jamais vu de maison auparavant; elle a vécu avec les membres de sa famille dans une tente.
Au cours de nombreux entretiens tout au long de sa carrière, elle a expliqué qu’elle a peint «Tout ça»: l’immensité des champs, la fraîcheur de la pluie, l’odeur du foin humide et surtout son amour incommensurable pour la mer, la terre, les rivières, les arbres, les fleurs, en particulier des marguerites et des coquelicots. En raison de cet amour, ses compatriotes surnommés son mahbula, le sot fou. Personne ne s’est comporté comme elle l’a fait à Chtuka. Loin de regretter son originalité, elle a affirmé tout au long de sa vie qu’il était important de ne pas avoir peur d’être différent.
À l’âge de 13 ans, Chaïbia Tallal était mariée à un homme plus âgé qui avait contracté six mariages. Cette union n’a duré que deux ans: l’épouse de Chaïbia est morte dans un accident, faisant d’elle une veuve à l’âge de 15 ans et responsable de Hossein, leur vieux fils. Pour subvenir à ses besoins et à ceux de son enfant, elle filait de la laine et travaillait comme femme de ménage plusieurs ménages français. Les longues heures de travail ne minent pas Chaïbia détermination. Elle voulait s’assurer que son enfant ne connaîtrait jamais la cicatrice de l’analphabétisme, une cicatrice à partir de laquelle elle a souffert toute sa vie, qui ni gloire ni la richesse a réussi à guérir.
De même, la pauvreté n’a pas compromis la décision de Chaïbia de ne jamais se remarier; elle rejeta plusieurs propositions de mariage. D’une part, elle voulait protéger son fils des mauvais traitements potentiels de tout beau-père, et de l’autre, elle voulait vivre librement, même dans une maison sans électricité. Hossein Tallal, son fils se souvient avoir étudié à la lumière des bougies
Un jeune jusqu’à son départ pour étudier à l’étranger, avant de revenir plusieurs années plus tard comme reconnu peintre.
Chaïbia Tallal a continué à travailler comme femme de ménage pendant que son fils construisait sa carrière de peintre. Chaque fois qu’elle voyait son fils couvert de peinture, elle le réprimandait, expliquant qu’elle était fatiguée de laver ce genre de saleté. Elle ne savait pas qu’un jour leurs rôles seraient inversés. A la lumière de ces expériences, Chaïbia était convaincu le destin de quelqu’un est tracé devant soi-même. Il suffisait de lire les signes de la vie afin de savoir où se diriger. Deux événements lui ont permis de voir la direction dont elle avait besoin de prendre. D’abord, elle a rencontré un saint homme dans la zaouïa de Moulay Bouchaïb qui a prédit que elle, le mahbula, serait la baraka, la grâce de son village. Deuxièmement, en 1963, elle a fait un rêve: elle a rêvé qu’elle était dans sa chambre. La porte était ouverte, montrant une rangée de bougies allumées qui s’étendait jusqu’au jardin. L’ensemble du spectre de couleurs vibrait dans un ciel parfaitement bleu. Ensuite, plusieurs hommes tous vêtus de blanc sont entrés dans la chambre. Ils lui ont donné de la toile et des pinceaux, en expliquant: “voila les outils de ton gagne-pain”
Quand elle se réveilla, elle savait que le rêve devait se réaliser. Quelques jours plus tard, elle a acheté de la peinture et des pinceaux et a commencé à peindre. C’est ainsi que le jour est venu à propos de ce que son fils est retourné à la maison pour voir sa mère toute recouverte de peinture.
En 1965, Hossein invite Ahmed Cherkaoui, un peintre marocain, et Pierre Gaudibert, critique d’art et directeur du Musée d’Art Moderne de Paris, à venir à la maison de sa mère pour manger un vrai couscous. Sans idées préconçues, Chaïbia a spontanément montré ses tableaux à ses invités. Pierre Gaudibert admire son talent naissant et continua à l’aider tout en encourageant sa croissance artistique en tant que peintre.
Chaïbia Talal, Mon Village, Chtouka, 1990, oil on canvas, 190 x 191 cm, Arab Museum of Modern Art, Doha
En 1966, elle a tenu ses trois premières expositions; une au Goethe-Institut à Casablanca, une autre à la galerie Solstice à Paris, et la troisième au Salon des surindépendants» au Musée d’Art Moderne de Paris. Elles ont été suivis par d’autres expositions autour du monde. Le succès de Chaïbia était à la fois immédiat et durable.
“Mahboula – L’idiote” de Chtuka avait séduit le public du monde entier dans les grandes villes, comme Copenhague, Francfort, Ibiza, Tunis, Rotterdam, Barcelone, Auckland (Nouvelle-Zélande) et Beverly Hills. Les grands critiques d’art ont consacré Chaïbia comme un des grands peintres du XXe siècle, avec raison: les tableaux de Chaïbia juxtaposent ceux de Miro, Picasso et Modigliani, pour ne citer que ceux-là. De plus, elle est inscrite dans la «Larousse de l’art dans lemonde» en 1971 et dans le dictionnaire de référence «Bézénit» en 1977. Paradoxalement, autant que le public occidental et les critiques d’art admirent le talent de Chaïbia, ses collègues marocains méprisent son travail.
Selon eux, sa production artistique pourrait au mieux se réduire à l’art naïf. Pourtant, les critiques d’art semblent s’accorder au moins sur le fait que l’art de Chaïbia ne correspond pas à l’art naïf. Si l’on devait classer le style de Chaïbia, les critiques se tournent vers «l’art brut»: un idéal esthétique poursuivi par le mouvement européen Cobra en 1945, selon lequel l’art doit être exempt d’influences historiques, culturelles et historiques. En vérité, le style de Chaïbia est unique. Tard dans sa carrière, on dirait: «C’est une Chaïbia» comme on disait, «C’est un Picasso» … mais aussi comme on vend «un Picasso»: Chaïbia était le seul peintre marocain à être coté en bourse avec des collectionneurs. En effet, Chaïbia Tallal est décédée en 2004 d’une crise cardiaque à Casablanca à l’âge de 75 ans. Chaïbia a laissé à la postérité une production artistique abondante.
Ses peintures font partie des nombreuses collections des États, parmi lesquelles la France, l’Italie, le Japon, la Suisse, l’Inde, Haïti, l’Australie, la Grande-Bretagne et les États-Unis, pour n’en nommer que quelques-uns. Ses peintures font également partie de nombreuses collections privées, dont la France, l’Italie, le Liban, l’Égypte, l’Inde, le Canada, l’Espagne, la Suisse, les Pays-Bas, la Belgique, Haïti, le Japon, la Suède, le Danemark, l’Australie et les États-Unis. La Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud et la collection du Roi du Maroc.
Auteur: Article rédigé en Anglais par Osire Glacier
– Traduction de l’Anglais au Français par Said El Mansour Cherkaoui
Site: http://etudesmarocaines.com/wp-content/uploads/2011/01/Chaibia-Talal.pdf
Sources
Remerciements a M. Hossein Tallal, fils de Chaïbia et peintre renommé, de m’avoir fourni les informations nécessaires pour écrire cette entrée. Pour plus d’informations sur Chaïbia, contactez: info@memoarts.com
Chaïbia Tallal, «The Artist’s Voice,» trans. Fatima Mernissi, in Images of Enchantment, Visual and Performing Arts of the Middle East, ed. Sherifa Zuhur (Cairo : The American University in Cairo Press, 1998,) 183-186.
Maria Daïf, «Hommage: le fabuleux destin de Chaïbia Tallal» Telquel 122, last access on March 23, 2010,
http://www.telquel-online.com/122/sujet5.shtml
«Hommage à l’artiste peintre Chaïbia Tallal, » Le matin (March 23, 2009,) last access on March 14, 2010, http://www.maghress.com/fr/lematin/110071
Chaïbia’s personal site: www.casafree/~chaibia/chaibia.htm
Imad Bentayed, «Tout sur ma mère, » Le temps (8/31/2009,) last access on March 27, 2010,
http://letemps.ma/archives/tout-sur-ma-mere12889.html
Et-Tayeb Houdaïfa, «Chaïbia n’offira plus son art chatoyant et atypique, » La Vie éco (04/09/2004,) last access on March 27, 2010, www.lavieeco.com/culture/6650–chaibia-noffrira-plus-son-art-chatoyant-etatypique.html
Abdellah Cheikh, «Chaïbia au Grand Palais-Champs Élysées à Paris, » La Vie marocaine (07/22/2009,) last access on March 27, 2010, http://laviemarocaine.com/chaibia-au-grand-palais-champs-elysees-a-paris-presentationde-son-recueil-poetique-illustre-par-michel-barbault/
Jamal Boushaba, «Hommage, Chaïbia à tout prix, » Telquel (May 2009), last access on March 27, 2010, www.telquel-online.com/373/mage_culture2_373.shtml
Amine Bouchicha, «Appelez-moi Hossein, » Telquel (2009), last access on March 27, 2010, www.telquel-online.com/352/arts4_352.shtml
Marché de l’art, «Visite privée: Chaïbia ‘Mes couleurs disent la vie,’» in Banque Privée Attijariwafa Bank (Oct/Nov 2009): 23-25. Chaabia Tallal..Par Nicole ARBOUSSET
Chaïbia Talal était une artiste autodidacte marocaine. Née en 1929 au village de Chtouka près d’El Jadida , elle s’éteignit en 2004 à l’âge de 75 ans à Casablanca. Elle est considérée comme la peintre la plus populaire au Maroc. Elle est surnommée ‘la paysanne des arts’.
Comment cette femme au parcours absolument inhabituel avait elle pu garder cette fraîcheur et cet enthousiasme malgré les aléas de la vie; elle fut tour à tour une petite fille de la compagne élevée de manière traditionnelle et destinée à l’accomplissement des travaux domestiques et agraires, jeune épouse à treize ans et veuve prématurée, et chef de famille peu de temps après. Issue d’un milieu totalement étranger au monde de l’art sa carrière fut fulgurante. J. Lévèque exprimait l’idée quelques années auparavant qu’elle n’aurait jamais été reconnue s’il n’y avait pas eu la remise en question de l’art contemporain; cela est vrai pour de nombreux artistes précurseurs comme Dubuffet ou Corneille.
Peu d’artistes connaissent une aussi parfaite adéquation entre leur vie et leur œuvre : si l’on se réfère à des toiles des premières années comme “la femme berbère”, cet embryon aux yeux apeurés qui semble sortir de la gangue originelle et qui s’éveille à la vie, encore emprisonnée dans sa bulle protectrice, Chaïbia y peint la difficulté de naître et de s’exprimer pour une femme traditionnelle. Si l’on se penche sur une photographie de l’artiste à ses débuts, telle celle réalisée pour le catalogue d’exposition de la galerie Solstice en 1966, l’artiste paraît plutôt gauche et timide, coiffée de son bonnet qui lui donne une allure juvénile et campagnarde. C’est ainsi que Chaïbia “se peint”, elle a maîtrisé le sujet; point n’est besoin d’avoir recours à l’illusionnisme pour représenter la femme berbère telle que les peintres orientalistes du début du siècle la montraient avec ses lourdes parures d’argent et les yeux soulignés de khol, ainsi que ses tatouages; celle de Chaïbia des années 1970 est une femme militante, frôle mais dont l’énergie est intacte. Elle entre dans la civilisation actuelle et exprime dans son regard déterminé sa volonté de reconnaissance.
Chaïbia n’en appelle nullement à un nouveau réalisme tel qu’il a pu s’exprimer dans la peinture française de Bernard Buffet dans les années 48 ou par les peintres engagés du monde arabe quelques années plus tard. Chaïbia exprime sa propre vision sans aucun souci d’école. De la même façon la femme d’El Jadida, cette toile des années 78 qui appartient à la collection de l’Art brut à Lausanne n’exprime pas une représentation de type illusionniste.
Elle nous apparaît, telle une Athéna guerrière bardée d’une cuirasse, coiffée d’un couvre-chef de guerrier indien, tenant à la main les attributs de l’Athéna combattante; Un poulpe, symbole souvent employé dans le vocabulaire berbère se tient malicieusement à sa gauche. Un large dessin contour, des couleurs vives sont employées pour signifier cette femme à l’allure combattante. Chaïbïa, dans cette toile nous révèle une femme bien différente des précédentes.
La peinture de Chaïbia devient de plus en plus expressive tendant vers l’essentiel : sa propre vision du monde. C’est ainsi que dans les années quatre vingt dix Chaïbia peint de plus en plus de portraits et de groupes où elle ne dépeint plus le réel mais où elle évoque l’impondérable: la fierté de la femme fassie dans “Fassia”, le goût de la fête et le monde ludique du cirque dans sa grande composition “les comédiens”. Chaïbia peint de manière irréaliste, avec un sens humoristique inné. Devenue figure de proue de la modernité et porte flambeau de la femme au Maroc, elle demeure inclassable. Chaabia Tallal
Bouchaib Habouli
Bouchaib Habouli est né en 1945 à Azemmour, un peintre autodidacte. Il fait une formation d’animateur de maison de jeunes au Ministère de la Jeunesse et des Sports [Dar Chabab y compris a El Jadida ou je le connaissais comme un artiste d’avant-garde].
De 1958 à 1963, il est animateur de peinture spontanée dans sa ville natale. Sa première exposition personnelle a lieu en 1970 à El Jadida au Théâtre Municipal sponsorisé par son directeur durant ce temps, Mohamed Said Affifi et à laquelle je fus invitée a y assister (auteur Said El Mansour Cherkaoui).
Bouchaib Habouli résida a l’ancienne caserne qui se situait entre l’ancien Centre d’Estivage et le terrain municipal de football a El Jadida et c’est la ou on lui rendait souvent visite pour “descendre” ensemble en ville en longeant la plage “Deauville.” Bouchaib Habouli, je le surnommais “Bouhali” du fait qu’il aimait s’habiller classique et longeait les vagues du rivage de l’Atlantique en tenant un discours artistique sur l’Océan qu’il nous dépeignait comme un artiste qui fabriquait des vagues de couleurs et des formes écumées pour les étaler sur le sable de couleur marron et ocre comme des œuvres naturelles de dessins en noir et blanc sans couleur comme étaient les travaux artistiques de Bouchaib Habouli Alias Bouhali. Son travail artistique fut résumée aussi par l’élaboration de couvertures de livres pour des maisons d’édition et contribue a lancer le nouveau phénomène de recyclage des dons artistiques a travers les affiches murales, notamment pour Transparency Maroc, l’association marocaine de lutte contre la corruption. Actuellement, Bouchaib Habouli reste en dehors de tout circuit virtuel et globaliste que véhicule la technologie numérique ou virtuelle.
https://docs.google.com/presentation/d/1ZRPy-RYIorl6TC9Z_G7d0h6xSFh3YqWfd2dyYpnYMus/edit?usp=sharing
Bouchaib Habouli continue de faire chanter ses œuvres comme un Noble et Digne Bouhali respecté dans ses positions loyales et en tant que tel, il demeure fidèle a ses rencontres avec l’Océan vu son résidence et la continuation de son travail entre les murailles de Azemmour. L’oeuvre de Habbouli est le reflet authentique de la personnalite de cet artiste qui est resté en marge des courants opportunistes d’orientalisation touristique et qui demeura ancrée dans une tradition régionale du terroir spécifique a la position de Azemmour comme une des premieres cités ou la civilisation des Doukkala d’origine Amazigh avait fleuri comme une île recevant les marins contournant l’Afrique du Nord au Sud soit pour contrer le retour des Maures dans la péninsule ibérique ou pour installer des couloirs de pénétration intérieures en Afrique.
Cette mélancolie de l’Histoire d’Azemmour a pu tracer dans le subconscient de Bouchaib Habouli les contours et les formes de son oeuvre qui se veut engagé et dans le choix de ses médiums qui sont de predominance et avec la preference de couleur souvent sombre, gris-brun – tel qu’un charpentier de cette histoire, Bouchaib Habouli utilise beaucoup le brou de noix – et tient à lui conférer des formes. Il a créé, des années durant, une anthologie des visages aux volumes divers, des visages retravaillés, solitaires comme un marin d’Azema face a son destin sans horizons mais faisant face a l’infini de l’Océan Atlantique qui entoure Bouchaib Habouli qui tel qu’un faucon des Doukkala qui survole l’entrée de l’embouchure de la Mère des Printemps, Oued Oum Rabiaa.
En fait, la thématique de l’oiseau volant soit la mouette des rivages ou le faucon de l’intérieur du pays des Doukkala, elle plane sur les cartons “Functionally Disformed” par la vision de Bouchaib Habouli, mon ami d’adolescence le Bouhali de notre génération d’artistes – peintre des clivages historiques de la relation de Mazagan et Azema et des rivages de l’Atlantique Doukkalais.
Bouchaib Habouli
Said El Mansour Cherkaoui Oaktown Broadway at Oakland with Billie Holiday.
Khadija Bouchtia: L’Art Témoin par le Pinceau et la Plume
MAROC DIGITALL – Khadija Bouchtia 5 Pillars de Mazagan – El Jadida: Peinture, Prose, Personnalité, Passion, Paisible Editeur: Dr. Said El Mansour Cherkaoui « L’Art et l’Artiste, des Témoins de la Mémoire Sourde et de la Vision Aveugle de Notre Temps » Les œuvres de Lalla Khadija Bouchtia constituent un témoignage culturel qui reflète notre mémoire quotidienne et nos emblèmes régionaux « Made in Doukkala – Maroc » surtout pour celles et ceux qui sont proches de leurs origines locales et régionales. Lalla Khadija Bouchtia écris sur les tableaux notre histoire et notre mémoire avec des couleurs qui sont imprimées dans notre environnement familial et populaire. En … Lire la suite Khadija Bouchtia: L’Art Témoin par le Pinceau et la Plume
Les Oeuvres de Peinture des Filhos El Mostafa Matar 1992 et Said El Mansour Cherkaoui 2017 sur leur Cisterna da Fortaleza de Mazagão, Doukkala – Marrocos
Fortaleza de Mazagão, Doukkala – Marrocos qui traversa le Détroit de Gibraltar par dessus les flots de la Méditerranée, pour être sur les rives de la Seine a Paris et traversa l’Atlantique pour Oakland en Californie pour être sur les rivages du Pacifique.
El Mostafa Matar
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ARTICULTURE – Said El Mansour Cherkaoui …
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TRI CONSULTING KYOTO TRI CK USA
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